vendredi 25 décembre 2009

Antidote 17

zoom !

- Mais dis-moi mon émoi, mon roi : souvent tu emploies le mot "providence" - qu'entends-tu par là ? Donne-moi un exemple simple sweetheart.

- ...Rien que le fait de t'avoir rencontrée, ça parle de soi, poupée.

- Tu me fais rougir fada... je veux dire un exemple de tous les jours...

- Ce sera vite fait. Chaque Antidote pour te donner un exemple très concret se termine par une citation de Paradis de Sollers. Pour choisir le passage je ne choisis pas : j'ouvre au petit bonheur le bouquin et prend le passage qui me tombe devant les yeux sans plus réfléchir. C'est après que je suis content de constater l'équivalence des textes, l'un validant l'autre, l'autre confirmant l'un. Bref, nous baignons dans la providence en continu, seulement hélas trop souvent j'ai les yeux trop aveugles, les oreilles trop sourdes, le cerveau trop embrumé to feel and to swim in the beat of Eden.

- Euh... as-tu peut-être un autre exemple, darling ?

- Plenty. Par exemple tu montes dans ta voiture et tu te diriges vers le centre ville où tu sais qu'il n'y a jamais de place pour se garer. Toi, tu arrives où tu veux te rendre et là, juste devant toi une place se libère magistralement. Super ! Quel pot !

- Pardon ? Quel "pot" ?

En montant dans ta voiture tu programmais la situation d'avance avec la certitude d'y réussir de par la force du ciel et de la terre, car tu sais toi qu'elle fait l'essentiel de la planète jusque dans les moindres trivialités. Les forces supérieures, appelle-les comme tu veux, Anges, Trônes, Dominations, Roues du ciel, les puissances principielles adorent les âmes confiantes et intrépides... pour ces âmes-là seulement elles se mettent en quatre, comme pour toi, et tu comptes bien là-dessus ! Satisfied, wonderwoman ?

- Delighted my mad angel !

mouvement des lèvres pour dire merci
merci chuchoté
devant la prière
qui monte pour lui
en secret
au nom de la puissance du nom
et du pardon rémission
au nom du souffle de résurrection

jeudi 10 décembre 2009


Jiri Skorpil, membre de la Révolution édénique, dans ses oeuvres à Rotterdam, Hollande, nov. 2009

lundi 7 décembre 2009

Antidote 16

les mâts le jour
- Quelle serait ta première décision si par aventure tu te retrouvais à la tête de la France, amour ?

- J'inviterais aussitôt les bergers du pays dans ma demeure d'alors pour leur présenter mon idée d'un pont vertical sur la passe du Vieux-Port.
Comme pour un conclave je fermerais moi-même les portes.
A ces hommes et ces femmes je démontrerais le bien-fondé de mon intuition, j'en dévoilerais la base métaphysique et je leur indiquerais, calmement, joyeusement, les multiples percées culturelles, sociales et économiques que ce pont permet en toute raison d'espérer.
A court, moyen et long terme.
Je prendrais le temps qu'il faudrait et je saurais transmettre - je le sais d'avance petite chattemite - je saurais transmettre la vérité de ma parole dans l'esprit des bergers de France. Nous pleurerons, nous rirons, nos mots danseront et trembleront. La fête commencera avec nous. J'espère bien que tu te joindras à nous !

- Mais pourquoi des bergers, mon loup tout fou ?

- Eux seuls savent encore faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui est faux. Ils sont les derniers à avoir la tête encore dans les nuages et à garder les pieds sur terre. De mauvais bergers, ça n'existe pas, un mauvais berger ne saurait se maintenir ; le loup, par définition à l'affût, le loup aurait vite fait bien fait de dévorer le troupeau et le berger avec.
Les bergers donc relient le ciel à la terre et la terre au ciel, au quotidien, à travers le pays, sans phraséologie,.
Les mâts, eux aussi, feraient relais, antenne entre le haut et le bas.
C'est pourquoi l'accord des bergers et bergères de France et de Navarre ne pourra que multiplier les bienfaits que ce pont tient tout prêt à l'emploi en son inépuisable réservoir. C'est ça que je souhaite.
Leur assentiment, mieux leur bénédiction fera la différence entre un énième truc-machin-chouette-imposé ...et une chose vraiment nouvelle.
C'est seulement lorsque tous les participants seront convaincus que j'ouvrirai les portes.

- Et ensuite mon ange ?
- Une fois la dynamique lancée je donnerai ma démission - car je ne veux et ne peux vivre qu'auprès de toi follette, et toi, tu es indifférente au monde et tout son bataclan - en quoi tu as mille fois raison. Nous retournerons sur notre rocher, nous laisserons les jours filer, nous serons à nouveau seuls au monde avec nos enfants. Les dauphins nous inviteront bien pour un petit tour et sur les ailes des mouettes nous voguerons mus par notre seul désir. Qu'en penses-tu adorée ?

- Que le ciel t'endende mon prince !

nous en sommes à l'aube du troisième jour
avec une bizarre clarté
n'est-ce pas une flagrante lucidité
n'est-ce pas sur l'impasse en rond prolongée
et si l'humanité est une fiction
alors sa solution doit se trouver
dans la plus singulières des fictions
c'est du moins ce que dit ici
le plus hardi explorateur connu
de cette région dramatique
de ce point tragique
et comique
de cette galaxie fanatique
c'est ce qu'il affirme ici
rien qu'ici
en déposant ses conclusions
sur le pont nouveau
surgi des entrailles
échappé des mailles
venant faire ici
rien qu'ici
sa communication sensation
en effet mesdames messieurs
il ne sert à rien d'éviter
cette question capitale
les mâts la nuit